Qui est Ruben Amorim, l’étoile montante des entraîneurs portugais?
C’est l’entraîneur qui monte au Portugal: après seulement deux années d’exercice comme technicien, le jeune Ruben Amorim (36 ans) réussit des débuts éclatants sur le banc du Sporting, qu’il a métamorphosé en leader invaincu du championnat avant d’affronter le tenant Porto samedi (21h30).
Quand il s’installe en mars 2020 sur le banc du Sporting Portugal, rien ne prédestine cet ancien international portugais à un succès aussi fulgurant, qui rappelle ceux de ses illustres collègues et compatriotes José Mourinho ou André Villas-Boas, devenus des stars des bancs de touche européens.
A l’époque, le club formateur de Cristiano Ronaldo se sépare de Jorge Silas et malgré ses difficultés financières, la direction de l’institution lisboète dépense 10 millions d’euros pour débaucher Amorim, alors en poste depuis trois mois seulement en équipe première à Braga après avoir exercé au sein de la réserve du club.
Le montant de l’opération propulse Amorim au rang de troisième entraineur le plus cher de l’histoire du football, derrière son compatriote Villas-Boas, recruté par Chelsea en 2011 pour 15 millions d’euros, et le Britannique Brendan Rodgers, arrivé à Leicester en 2019 pour 10,5 millions d’euros.
« Benfiquiste assumé »
Quand il rejoint le Sporting, Amorim n’a dirigé que treize rencontres dans l’élite, mais ce n’est pas ce qui inquiète le plus les supporters de son nouveau club. Lorsqu’il était joueur, il a porté le maillot du Benfica, son équipe de coeur et grand rival du Sporting.
« Une des choses qui m’a le plus effrayée, c’est quand il a signé au Sporting: il a été très contesté, il n’avait pas les diplômes, il a coûté 10 millions, c’était un benfiquiste assumé », confiait début février la mère de Ruben Amorim, Anabela Francisco, dans une interview à une radio portugaise.
« Nous avons choisi Ruben Amorim, parce qu’il est capable de valoriser les joueurs, notamment ceux de notre centre de formation », avait cependant fait valoir à l’époque le président du Sporting, Frederico Varandas.
Comme il l’avait fait à Braga, Amorim pioche dans la pépinière, très réputée mais négligée avant son arrivée, pour bâtir son groupe composés de joueurs expérimentés et d’Espoirs comme Pedro Gonçalves, actuel meilleur buteur du championnat avec 14 buts.
La formule a déjà porté ses fruits, puisque le Sporting a remporté la Coupe de la Ligue portugaise le mois dernier en domptant le FC Porto en demi-finale puis Braga en finale.
Calme et humilité
Le calme et l’humilité de Ruben Amorim tranchent avec les fortes personnalités et le palmarès de ses rivaux à Porto, Sérgio Conceiçao, et au Benfica, Jorge Jesus, dont les équipes sont plus à la peine cette saison en Primeira Liga.
Pour justifier ces performances poussives, Conceiçao évoque souvent le calendrier plus exigeant de son équipe, encore en lice en Ligue des champions avec un huitième retour mi-mars contre la Juventus (victoire 2-1 de Porto à l’aller), tandis que Jesus se plaint du Covid-19 qui l’a touché personnellement et a décimé son effectif.
Mais malgré les dix points qui séparent le Sporting du FC Porto, son premier poursuivant, Amorim refuse de se voir déjà en champion.
« Cet avantage ne veut rien dire, il n’y a pas longtemps j’ai vu que Liverpool, récent champion d’Europe (en 2019, ndlr) et d’Angleterre (en 2020), n’avait marqué que 9 points en 10 rencontres », rappelle-t-il.
Un succès samedi au stade du Dragon de Porto, qui serait une première pour le Sporting depuis 2016, serait un grand pas vers un 19e titre de champion, le premier pour le club lisboète depuis 2002. Et cela renforcerait encore la cote de Ruben Amorim, nouvelle étoile montante parmi les nombreux entraîneurs portugais à succès.