Chico Buarque denuncia « cultura do ódio » no Brasil e quer ser residente de longa duração em França

Chico Buarque revelou ao jornal Le Monde estar a escrever novo livro e pediu visto de residência de longa duração em França

Na entrevista, o Prémio Camões 2019 fala da situação política do seu país e diz que “uma cultura do ódio” se espalhou pelo Brasil depois da chegada ao poder do Presidente Bolsonaro.

O célbre músico, autor, compositor e escritor, disse no entanto que a situação atual é diferente da que viveu em 1969, porque actualmente não está no exílio.

Chico Buarque tem casa em França desde há vários anos. pediu recentemente um visto de longa permanência em França, onde tem uma casa desde há décadas. Na entrevista  revelou que começou a escrita de um novo livro no início deste ano, muito antes de ter recebido, há poucas semanas, o Prémio Camões.

« Hoje não estou no exílio. Estou aqui, a tentar escrever, a trabalhar em Paris, o que costumo fazer quando estou a escrever.”, disse na entrevista.

Explicou também que actualmente os artistas não são bem vistos pelo governo mas não acontecem as perseguições policiais de 1969. “Contudo, as ameaças existem, não necessariamente contra os artistas, mas contra a esquerda em geral, os gays, as minorias, as mulheres. Uma cultura do ódio espalhou-se pelo Brasil de uma maneira impressionante. Este ódio é alimentado pelo novo poder, o Presidente, os que estão à sua volta, os seus filhos, os seus ministros… Eles desacreditam os artistas, que não consideram. A cultura não tem o menor valor aos seus olhos. Dito isto, continuarei a viver no Brasil, não quero viver longe do meu país”, afirmou Chico Buarque.

Um extrato da entrevista ao Le Monde:

 

Chico Buarque : « Une culture de la haine s’est répandue au Brésil »

Par  et 

Chico Buarque, 75 ans, est une légende sud-américaine. Chanteur, compositeur, dramaturge et romancier, il trône depuis un demi-siècle au pinacle de la culture brésilienne. Proche de Tom Jobim et Vinicius de Moraes, il fut, avec Gilberto Gil et Caetano Veloso, l’un des initiateurs de la musique populaire brésilienne. Figure de l’opposition à la dictature militaire (1964-1985), il a connu la censure et l’exil, en 1969, d’abord en France, puis un temps à Rome, avant de revenir à Rio de Janeiro l’année suivante.

Dans les années 1980, il milite activement au mouvement Diretas Ja, qui contribue à mettre un terme au régime dictatorial. Lumineux et tragique, drôle et réservé, il n’a de cesse de dépasser son rôle de chanteur populaire par une activité intense sur la scène sociale et culturelle de son pays.

Soutien de longue date de Luiz Inacio Lula da Silva, l’ex-président incarcéré depuis avril 2018, Chico Buarque est devenu, pendant la dernière campagne présidentielle remportée par le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, le défouloir de la colère contre le Parti des travailleurs (PT) au Brésil. Installé dans son appartement de l’île Saint-Louis, à Paris, il s’en explique, avec une sincérité souvent teintée de tristesse.

Vous avez récemment fait la demande pour un visa de longue durée en France. Est-ce un nouvel exil ?

Ma situation actuelle est très différente de celle de 1969. Je ne suis pas en exil aujourd’hui. Je suis ici, en train d’écrire, de travailler à Paris, comme je le fais quand j’écris normalement. Simplement ici, à Paris, je suis plus tranquille. J’ai plus de temps par exemple pour me concentrer sur l’écriture de ce livre que j’ai commencé au début de cette année.

Au Brésil, en 1969, il y avait un régime militaire au pouvoir, une persécution concrète et directe des artistes.

Aujourd’hui, les artistes et les acteurs de la culture au Brésil ne sont ni bienvenus ni bien vus par le gouvernement, mais il n’y a pas de persécutions policières comme en 1969. Toutefois, des menaces existent, pas forcément contre les artistes, mais contre la gauche en général, les gays, les minorités, les femmes.

Une culture de la haine s’est répandue au Brésil de manière impressionnante. Cette haine est alimentée par le nouveau pouvoir, le président, son entourage, ses fils, ses ministres… Ils discréditent les artistes, qu’ils considèrent comme étant des bons à rien. La culture n’a pas la moindre valeur à leurs yeux. Cela étant dit, je veux continuer à vivre au Brésil, je ne veux pas vivre loin de mon pays.

 

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