Portugal tenta relançar turismo, apesar dos surtos da pandemia em zonas à volta de Lisboa. Um artigo do jornal Le Figaro

Le Portugal rouvre sa frontière terrestre ce 1er juillet et espère lancer sa saison touristique

Le pays, accessible par avion depuis la mi-juin, a rouvert à minuit sa frontière routière avec l’Espagne. Un appel d’air dont souhaite profiter le tourisme, plombé par les informations alarmistes autour de la résurgence des cas de coronavirus près de Lisbonne.

Par Vincent Barros
Déjà accessible par voie aérienne, le Portugal l'est aussi par la route depuis ce 1er juillet. Le pays connaît une résurgence de cas de coronavirus, dont la majorité des cas sont localisés dans la périphérie de Lisbonne.
Déjà accessible par voie aérienne, le Portugal l’est aussi par la route depuis ce 1er juillet. Le pays connaît une résurgence de cas de coronavirus, dont la majorité des cas sont localisés dans la périphérie de Lisbonne. Yasonya – stock.adobe.com

Au Portugal, la date était très attendue. Ce 1er juillet, le pays voit sa frontière terrestre avec son grand voisin, l’Espagne, rouvrir officiellement et sans restrictions. Depuis hier minuit, donc, les touristes et les centaines de milliers d’émigrés portugais en Europe peuvent se rendre au pays par la route pour leurs vacances d’été, en traversant la péninsule ibérique.

Le voyage par avion depuis la France était déjà possible depuis la mi-juin vers les principaux aéroports du pays (LisbonnePorto ou Faro) au départ de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et, depuis le 26, depuis Orly d’où redécollent les avions.

«Dans le nord du pays, les commerçants ont compté les jours», rapporte l’agence de presse Lusa. Tous sont impatients de «reprendre le lien séculaire qui les unit à la Galice et l’Espagne, et de relancer leur activité économique.»

Pour l’occasion, les autorités des deux pays ont décidé de marquer le coup, bien plus au sud. Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa et le roi Felipe VI, mais aussi les Premiers ministres António Costa et Pedro Sánchez poseront pour la photo ce mercredi matin sur le pont qui enjambe la rivière Caia, entre le village du même nom et Badajoz, à 220 km à l’est de Lisbonne.

Un tournant symbolique et prometteur pour les professionnels du tourisme au Portugal, qui désespèrent de voir revenir les clients étrangers. Voilà quinze semaines que l’unique frontière terrestre du pays est close, depuis le 16 mars, au soir du premier décès provoqué par le Covid-19.

Quelle est la situation sanitaire au Portugal ? 19 quartiers de la périphérie de Lisbonne partiellement reconfinés

Mais depuis quelques jours, l’ensemble du secteur du tourisme, dont dépend un actif portugais sur dix, vit un cauchemar. La raison ? La résurgence de l’épidémie de coronavirus dans la région de Lisbonne, et ce que beaucoup de professionnels considèrent comme un traitement médiatique exagéré. Contrairement à ce qui a parfois été annoncé, «aucune mesure de fermeture ou de quarantaine n’a été mise en place à Lisbonne», et encore moins dans le reste du pays, insiste l’Office du tourisme national.

«Aucun chaos sanitaire ne menace le Portugal, comme on le laisse entendre à l’étranger», s’agace Jorge Beldade, directeur de l’hôtel de luxe Anantara, à Vilamoura, et par ailleurs vice-président de l’Association des hôteliers de l’Algarve, une zone très prisée des Français notamment. «À cause de cette mauvaise publicité, liée à la hausse très ciblée des cas positifs à Lisbonne, nous avons eu énormément d’annulations. Alors que la situation est sous contrôle ici.»

Les cinq épidémiologistes qui conseillent le gouvernement restent prudents : il faut encore attendre une semaine, assurent-ils, pour savoir si, oui ou non, le Portugal fait bel et bien face à une seconde vague de coronavirus. Un chiffre, toutefois, signe la hausse des nouvelles infections : avec 2 513 cas positifs recensés (sur un total de 42 141 ce mercredi), le pays vient de connaître sa pire semaine depuis deux mois.

La très grande majorité des cas ont été détectés dans la périphérie de Lisbonne. Aussi, le gouvernement a décidé d’imposer, à partir du 1er juillet et pour au moins quinze jours, un reconfinement allégé dans 19 arrondissements de la banlieue nord de la capitale, pour contrôler les principaux foyers de contamination.

700.000 habitants sont appelés à limiter au maximum les déplacements et ne peuvent se réunir à plus de cinq sur la voie publique, contre dix dans l’ensemble de la région métropolitaine et 20 dans le reste du Portugal. Pas de confinement pur, donc, tel qu’il fut vécu en mars et en avril, mais des appels au civisme et à la discipline, pour briser les chaînes de transmission. Partout ailleurs dans le pays, la vie suit son cours.

«Sur les 3 091 freguesias [divisions administratives] que compte le pays, seules 19 sont concernées» par les nouvelles mesures, rappelait en début de semaine le Premier ministre portugais dans un entretien accordé au journal catalan La Vanguardia«Et le taux d’occupation des hôpitaux est de 63 %», précisait Antonio Costa, pour dissiper les craintes d’urgence sanitaire.

Pour contrer les informations alarmistes, l’office du tourisme du Portugal vient opportunément de lancer une campagne de communication, baptisée «confiance et transparence». Les données précises que l’organe gouvernemental divulgue montrent que «la situation sanitaire, parfaitement maîtrisée, évolue toujours positivement». Le pays recense ce matin 1 576 morts provoqués par le Covid-19 et un taux de létalité du virus de 3,7 %.

Quelle offre touristique et quelles règles sanitaires sur le territoire ?

Sur l’ensemble du territoire portugais, où l’état d’alerte (le niveau le plus faible) entre en vigueur ce 1er juillet, deux principales règles sont à respecter : les rassemblements de plus de 20 personnes et la consommation d’alcool sont interdits sur la voie publique. Les contrevenants s’exposeront à une amende de 100 à 500 euros.

Le port du masque n’est pas obligatoire à l’extérieur, il l’est dans les lieux clos comme les commerces. Le respect de la distanciation sociale (1,5 m) est prôné, comme en France. Des mesures spécifiques et des labels sont mises en place dans les restaurants ou sur les plages.

Pour rassurer les visiteurs, l’office du tourisme rappelle dans un communiqué que «les hôtels, restaurants, supermarchés et hypermarchés, les services de santé, les stations-service et les équipements sportifs maintiennent des heures d’ouverture normales, ainsi que tous les musées et autres lieux culturels. Il n’y a pas non plus de restriction sur le mouvement des résidents ou des touristes, et tous les transports fonctionnent à 100 %.»

Pas de restrictions particulières aux aéroports, sauf à Madère et aux Açores

Si vous arrivez par avion au Portugal, votre température sera généralement relevée, grâce à des caméras thermiques installées dans les aéroports, afin de détecter les passagers fiévreux. Une période d’isolement pourra alors être conseillée.

Deux exceptions toutefois. D’abord, l’île de Madère, qui rouvre seulement aux touristes ce 1er juillet. Pour y entrer, il faut remplir un questionnaire, disposer d’un test négatif effectué il y a moins de 72 heures, ou se soumettre à un test gratuit à son arrivée, puis patienter à l’aéroport dans l’attente du résultat. En cas de positivité, une quarantaine de 14 jours sera obligatoire, dans un établissement hôtelier dédié. Le détail des procédures est accessible en ligne et en français.

La procédure est identique dans les Açores, où les autorités locales imposent une quarantaine de 14 jours à l’hôtel ou à domicile en cas de test positif.

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